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Haut-Potentiel Intellectuel

Qu’est-ce que le HPI ?

Le Haut-Potentiel Intellectuel décrit une intelligence supérieure aux normes. Même s’il n’y a pas de consensus, l’indicatif le plus communément admis est un score de plus de 130 aux tests de QI (Tests de Wechsler ou Culture Fair Intelligence Test de Cattell).

Il existe plusieurs termes pour qualifier le Haut-Potentiel Intellectuel : douance, surdouance, surdon, précocité, Haut Quotient Intellectuel (HQI), Enfant Intellectuellement Précoce (EIP)(terme choisi par l’éducation nationale), Surefficience mentale (utilisé par l’association GAPPESM), Zèbre (terme proposé par la psychologue française Jeanne Siaud-Facchin) ou Philo-Cognitif (terme proposé par la psychologue française Fanny Nusbaum). Tous ces termes sont généralement interchangeables, mais aucun ne semble totalement satisfaisant.

Le terme Haut-Potentiel Intellectuel présente l’intérêt de rappeler que selon le contexte, un potentiel intellectuel élevé ne se traduit pas forcément par des réalisations supérieures d’un point de vue scolaire ou professionnel.

Quand penser à un Haut-Potentiel Intellectuel ?

En dehors des évaluations psychométriques, les caractéristiques des adultes surdoués sont souvent sujets à débat et varient selon des sources et les psychologues. Parmi, les caractéristiques le plus souvent citées dans les recherches et par les praticiens on retrouve :

  • Fonctionnement cognitif très intuitif

  • Traitement de l’information rapide (Compréhension, raisonnement)

  • Curiosité importante, besoin de stimulation intellectuelle, questionnement incessant

  • Intensité, fort engagement sur les sujets qui l’intéressent (à l’inverse, désintérêt et ennui, si les choses sont trop lentes ou si la stimulation est trop faible)

  • Capacités mnésiques importantes

  • Créativité, innovation

  • Hypersensibilité émotionnelle et affective

  • Hyperesthésie (perceptions sensorielles augmentées)

  • Besoin de maîtrise et de justice, convictions morales fortes

  • Besoin de sens, peut être contestataire ou opposant quand quelque chose semble non-pertinent ou arbitraire

  • Sentiment de décalage par rapport aux autres et à l’environnement

  • Dans certains cas pathologiques : anxiété, manque d’estime de soi, perfectionnisme, peur de l’échec, etc…


Attention, les personnes à Haut-Potentiel vus en consultation de psychologie sont généralement des personnes qui viennent chercher de l’aide ou des réponses à une problématique. Cela peut entraîner une pathologisation exagérée du Haut-Potentiel. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les « surdoués » ne sont pas forcément en souffrance.

Il arrive également que certains se focalisent sur les caractéristiques secondaires et/ou pathologiques du Haut-Potentiel Intellectuel, comme l’hypersensibilité, l’anxiété, le manque d’estime de soi, le perfectionnisme, la peur de l’échec, etc… Ces traits peuvent se retrouver chez les haut-potentiels intellectuels mais peuvent se retrouver dans de nombreuses autres problématiques. Le diagnostic de Haut-Potentiel est certes valorisant, mais n’explique pas tout.

Haut-Potentiel et Genre :

NB : Le terme de “personne assignée femme/homme” inclut toutes les personnes identifiées à un genre défini à la naissance et dans l’enfance, c’est-à-dire des personnes trans, cisgenres, non-binaires et intersexuées.

Le Haut-Potentiel serait aussi fréquent chez les personnes assignées femmes que chez les personnes assignés hommes, cependant les personnes assignées hommes tendent à être dépistées plus souvent et plus tôt. En effet, la socialisation des personnes assignées femmes tend à entraîner une suradaptation de leur part, notamment en intériorisant les difficultés et en adoptant un comportement moins problématique. Il y aurait donc un sous-diagnostic du Haut-Potentiel chez les personnes assignées femmes. 

Profils Laminaires et Complexes :

Fanny Nusbaum, psychologue, chercheuse et directrice du Centre Psyrène propose de distinguer entre deux formes d’expression du Haut-Potentiel : laminaire et complexe.

Les Hauts-Potentiels Laminaires seraient ainsi des personnes ayant un profil cognitif homogène, de bonnes capacités psychomotrices et relationnelles, et une adéquation globale avec leur environnement. Ce sont en général des personnes avec une bonne réussite scolaire et professionnelle, bien intégrées socialement. Leur raisonnement se fait en général sur le mode analytique, et est de très bonne qualité.

A l’inverse, les Haut-Potentiel Complexes sont des personnes avec un profil cognitif hétérogène (très forts dans certains domaines et très faibles dans d’autres). Enfants, les Hauts-Potentiels complexes ont souvent présenté une dyssynchronie (décalage) dans le développement des compétences. Ils ont un fonctionnement cognitif plus basé sur l’intuition, avec des fulgurances mais des difficultés dans le raisonnement analytique et l’approfondissement. Les Hauts-Potentiels complexes peuvent présenter des difficultés psychomotrices, relationnelles et émotionnelles ainsi que des troubles des apprentissages (troubles DYS) ou des troubles du neurodéveloppement (TSA, TDA/H).

La double exceptionnalité – Twice Exceptional :

Le terme de « Double Exceptionnalité » (de l’anglais Twice Exceptional) a été proposé par James J. Gallagher en 2004 pour définir les individus présentant à la fois des compétences intellectuelles supérieures ou des talents spécifiques ET une forme de handicap impactant les apprentissages. La notion de double exceptionnalité recouvre notamment les personnes Haut-Potentiel avec un trouble des apprentissages (trouble DYS) ou un trouble du neurodéveloppement (TSA, TDAH).

Le Haut-Potentiel va ainsi permettre à l’individu de compenser certaines difficultés engendrées par le trouble, mais de manière partielle et inégale. De plus, l’énergie déployée pour compenser les difficultés entraîne une fatigue importante, pouvant mener à des problématiques plus graves telles que les troubles anxieux et la dépression. Il arrive souvent que la combinaison entre la douance et les troubles créent un effet de masquage, ou aucune des deux spécificités n’est reconnue ni prise en compte.

Dans le domaine scolaire et universitaire, ce sont des individus qui seront souvent perçus comme « en dessous de leur potentiel » ou « ne faisant pas assez d’efforts ». Comme ils sont perçus comme brillants, leurs échecs sont attribués à des défauts de caractère ou un manque d’efforts, ce qui peut créer un sentiment d’injustice ou un manque d’estime de soi.

Quels sont les intérêts d’un test de QI ?

Au-delà de valider ou non une suspicion de Haut-Potentiel, les échelles de Wechsler permettent de mieux comprendre le fonctionnement cognitif du sujet, de déterminer ses points forts et ses points faibles, afin de mettre en place des stratégies pertinentes pour améliorer sa qualité de vie.

Le bilan de QI s’intègre très souvent au sein d’un bilan neuropsychologique plus complet, permettant de donner une vision d’ensemble des capacités du sujet. Dans un contexte de dépistage ou de diagnostic d’un trouble des apprentissages ou du neurodéveloppement, l’évaluation intellectuelle permet de donner un éclairage sur les difficultés passées ou présentes du sujet. 

Que faire après l’annonce du résultat ?

Le test de QI permet de donner des facteurs explicatifs sur le fonctionnement d’une personne, mais il n’est en aucun cas curatif. Il est important de regarder quelles sont les difficultés rencontrées par la personne, au niveau émotionnel, social et cognitif afin de proposer un projet de soin cohérent.

Les problématiques émotionnelles telles que l’anxiété légère, le manque d’estime de soi, la peur de l’échec, etc… peuvent être prises en charge par une psychothérapie d’orientation Cognitivo-Comportementale (TCC). S’il y a présence de comorbidités importantes (dépression, troubles anxieux, etc…) une prise en charge psychiatrique pourra être envisagée.

S’il y a combinaison de Haut-Potentiel Intellectuel et d’un trouble du neurodéveloppement (TSA, TDA/H, trouble des apprentissages), il est important que ce trouble soit pris en charge.

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